vendredi 19 juin 2009

Tristesse à évacuer

Cela vient aussi de mon boulot. Un stress à évacuer, en raison de sa nouveauté, de ce que je tatonne. Pourtant, ce nouveaut ravail est une promesse merveilleuse pour moi. Mais justement. Ce serait trop beau. Il s'agirait de sortir de ce marasme où je croupis. Et j'aime mon marasme. Non, je ne l'aimepas, mais j'y suis en sécurité. Le monde extérieur est dangereux...

Non, il ne l'est pas, bien sûr !! Mais j'ai ce sentiment de "non j'ai peur je ne veux pas y aller", d'autant plus humiliant qu'il me semble ainsi ne pas quitter l'enfance !

Et dans le même temps, sur le sujet qui m'obsède, nouvelle info, négative. Mais peut-être devrai-je dédramatiser.

Jili évoque souvent sa fatigue, sa difficulté à s'occuper de l'enfant. En fait, depuis que le père travaille et qu'elle doit tout faire (auparavant il faisait tout et elle l'aidait), elle ne s'en sort plus. Je sais que le sentiment maternel n'est pas une évidence chez toutes les femmes. Sauf que dans son cas à elle, je me demande quel sentiment elle a déjà éprouvé dans la vie, à part l'amour et le souci d'elle-même. Son égocentrisme est soumis à rude épreuve avec ce petit enfant qu'elle doit baigner, changer, nourir.

Les services sociaux lui ont fourni une aide à domicile, gratuite au début, et ensuite à prix intéressant ; et un système de nourrice pour mère en difficulté. mais c'est, bien entendu, insuffisant; Ce que disent ses paroles, c'est clair, même si elle ne le dit pas : elle voudrait mettre son bébé dans une gardeir du matin au soir. Ainsi, elle pourrait être mère (ce qui l'intéresse) et avoir du temps pour elle.

Ce serait idéal. ça lui permettrait de rester zen. Je la juge sévèrement, bien sûr, je suis choquée qu'une personne aussi égoiste qu'elle l'a toujours été, et aussi incapable de gérer sa vie (chômeuse,d épressive, un studio dans lequel elle ne fait jamais le ménage, et toutes ces activités qu'elle ne termine jamais, pas d'amis, pas de loisirs, pas de plaisirs, ni maintenant, ni auparavant) ait tout de même voulu avoir un enfant. Je sais ce qu'elle a pensé : parun coup de baguette magique, le bébé allait lui donner la force et elle ferait tout ce qu'il faut pour bien s'oocuper de lui. Après des échecs répétés et systématiques (N.B. : le genre de choses que, lorsque je le dis devant des gens, fait penser : "oh, mais comme elle est impitoyable avec elle!" - alors que c'est, hélas, et c'est tout le problème, la vérité, et c'est tout le problème car Jili échoue parce qu'elle ne s'aime pas et s'aime encore moins devant le spectacle de sa propre médiocrité - et c'est aussi pourquoi elle tente toujorus de me rabaisser car mes réussites, pourtant très modestes, paraissent énormes au vu de ses échecs), la maternité serait enfin la solution.

Mais finalement c'est trop fatigant. Il y a tant à faire. Elle dit qu'elle ne ressent rien devant le bébé, sauf l'en vie de dormir. Elle va voir des psy, mais elle arrête, là, car ça ne produit aucune amélioration. En même temps, elle est sous médicament.

La méchanceté systématique dont elle toujours fait preuve envers moi m'empêche d'avoir de la peine pour elle, mais pourtant je la ressens quand même, ce vide intérieure, cette vacance. Je sais ce qu'elle ressent. Elle l'a toujours ressenti. Elle meurt dévoré de ce vide, de cette absence de sentiment.

Mais si c'est triste pour elle, que dire de l'enfant? Mes parentes émerveillées me le décrivent adorable, mignon, calme, gazouillant. J'en suis malade. Tous ces gazouillis, tous ces sourires, toute cette rondeur douce de bébé pour rien, pour quelqu'un qui ne ressent rien. Et dont je suis la seule à savoir le néant, car quand j'en parle elles mettent cela sur le compte de notre vieil antagonisme.

J'ai peur que l'enfant ne soit englouti par son néant intérieur.

Dois-je dédramatiser? je le fais. Ne jugeons pas, ainsi vous ne serez pas jugés. Je me dis qu'après tout, même si elle ne ressent rien, elle a peut-être un amour minimum qui lui fait des gestes doux et des regards tendres, et que c'est suffisant? Sauf que, je me le dis, mais je n'y crois pas. l'ayant toujours vu fuir, poser ses obligations, je vois qu'elle commence à lâcher celle-ci. Jusqu'où ira-t-elle? Au minimum, il faut qu'elle tienne deux ans et demi, jusqu'à l'école maternelle.

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