dimanche 7 novembre 2010

Bon, je ne suis pas très positive, mais je me reprends.


Jil est plutôt en forme en ce moment, et si elle est en forme, nous allons tous mieux puisque nous ne subissons pas ses sautes d'humeur, sa jalousie, son agressivité. Il est de ce fait assez facile de lui renvoyer des mots, et images positives, de s'exclamer devant tout ce qu'elle fait et d'être joyeux.

Elle a découvert qu'il est agréable de se promener dans un parc. A cause des arbres, du calme. Il faut savoir qu'elle déteste la campagne et qu'il faut donc la détester nous aussi, sans quoi elle fait de grands discours anti campagne qui n'en finissent pas, elle monopolise la conversation, répète les mêmes arguments, ça pue, il faut une voiture, c'est mouillé, on est loin de tout on s'emmerde etc. Elle, en pleine ville, elle reste chez elle enfermée toute la journée, ne sortant que pour mener l'enfant (disons David) à la garderie et aller le chercher ; sinon, elle sort le week end pour les courses. Ile st difficile d'imaginer qu'elle puisse ne pas le faire à la campagne, surtout que personne ne lui demande d'ya ller, mais elle se comporte souvent comme si quelqu'un voulait l'obliger à se rendre à la campagne et qu'elle doive le contredire.

Donc avant, elle associait à son dégout tout ce qui était vert, et abhorrait jusqu'aux parcs urbains. Elle tenait des discours sur le béton, son calme, sa sérénité et les grands ensembles.

C'est fini mais ça reviendra peut-être. Nous avons eu dernièrement, au téléphone et en face àf ace, moi ainsi que nos parentes, de longs monologues de Jil sur les parcs. Maintenant, elle se comporte comme si nous avions critiqué l'existence des parcs en ville et nous prouve avec une passion vindicative que le parc en ville, c'est bien pour les enfants. Elle a conclu le monologue d'hier soir en disant :
- Ah, moi, les parcs en ville, s'il y en a qui sont contre, c'est des cons !
Et en nous regardant, comme pour nous défier de la contredire.
Ce n'est pas de changer d'avis qui pose problème, c'est de le faire avec autant d'agressivité. Nous nen l'avons pas contredite. Il y a six ans, je lui aurais lancé qu'elle avait toujours dit le contraire, et qu'avant, elle nous engueulait pour nous convaincre que c'était nul, que les arbres créaient de l'humidité et déclenchaient de l'allergie (en l'occurrence, son chat était allergique aux arbres, selon elle). Là, j'avoue que je suis restée coite, et on a juste profité pour prendre congé.

Jusqu'à la prochaine fois. C'est-à-dire, la prochaine invitation (d'une parente), sur le mode, "Ecoute, elle ne voit jamais personne, ça lui fait plaisir" - et en effet elle ne voit jamais personne et elle doit sûrement être contente de passer un peu de temps avec des gens qui l'écoutent.... Car toutes les rencontres qu'elle fait depuis son déménagement sont des échecs. Elle rencontre des mamans, sympathise, leur parle... et elles la fuient. Elle est dégoûté des gens qui ont l'air de la prendre pour une conne et a affirmé aussi : "je m'en fous, je ne sais pas ce que je leur ai fait, mais s'ils ne m'aiment pas, tant pis, j'ai l'habitude d'agacer".

Ça serait triste si ça n'était pas un tel supplice de passer trois heures avec elle.

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