samedi 30 octobre 2010
vendredi 29 octobre 2010
Soupe de poisson ?
Du coup, après avoir lu ça, je me rappelle de ce petit restaurant.
Au bord de la plage, en fait, légèrement en surplomb par rapport à elle. Un sol de bois, un toit de bois, un vrai rêve...
Et une soupe de poisson....
Au bord de la plage, en fait, légèrement en surplomb par rapport à elle. Un sol de bois, un toit de bois, un vrai rêve...
Et une soupe de poisson....
samedi 23 octobre 2010
Une photo d'elle
De face, souriante. Plus que souriante, presque hilare. Son visage rond est saisi dans un rire qui montre ses dents et n'offre aucun sous entendu : elle rit, entièrement, sans arrière pensées, sans doute sur l'avenir.
On pourrait trovuer positif ce sourire, dans sa franchise et son insouciance, mais, je ne sais comment, il fait peur par son inconscience. C'est un sourire, non pas de consicence, mais d'inconscience : le temps s'arrète, elle se fige, comme lorsqu'elle était enfant et qu'il fallait poser pour un parent ou une parente qui voulait faire une photo : c'est précisément ce regard qu'elle a, le regard vide et heureux de l'enfance.
Sous le visage figé dans ce sourire vide, le corps : larges épaules rondes, buste fort, un top bras nus dont les bretelles évoquent deux piliers de ponts inversés ; une coupe impériale qui permet de masquer le ventre poussé en avant : elle n'est pas enceinte, mais pourrait l'être, et s'avachit debout, les bras totalement balants, sans esquisser le moindre geste pour accueillir, servir ; elle n'est pas figée entre deux mouvements, accueillir ses invités et servir le gâteau, elle est juste plantée là, comme lorsqu'elle dort, et ne pense probablement à rien qu'à la satisfaction d'être mère, de recevoir en temps que mère et épouse, ce qui lui a brusquement donné un statut ( de chômeuse célibataire dépressive à épouse et mère, il y a un univers).
On dirait une buche : sous le buste, les jambes sont deux poteaux qui eux non plus ne bougent pas, n'avancent dans aucune direction : une pierre, un tas de chair posé là, heureux de son statut social.
On pourrait trovuer positif ce sourire, dans sa franchise et son insouciance, mais, je ne sais comment, il fait peur par son inconscience. C'est un sourire, non pas de consicence, mais d'inconscience : le temps s'arrète, elle se fige, comme lorsqu'elle était enfant et qu'il fallait poser pour un parent ou une parente qui voulait faire une photo : c'est précisément ce regard qu'elle a, le regard vide et heureux de l'enfance.
Sous le visage figé dans ce sourire vide, le corps : larges épaules rondes, buste fort, un top bras nus dont les bretelles évoquent deux piliers de ponts inversés ; une coupe impériale qui permet de masquer le ventre poussé en avant : elle n'est pas enceinte, mais pourrait l'être, et s'avachit debout, les bras totalement balants, sans esquisser le moindre geste pour accueillir, servir ; elle n'est pas figée entre deux mouvements, accueillir ses invités et servir le gâteau, elle est juste plantée là, comme lorsqu'elle dort, et ne pense probablement à rien qu'à la satisfaction d'être mère, de recevoir en temps que mère et épouse, ce qui lui a brusquement donné un statut ( de chômeuse célibataire dépressive à épouse et mère, il y a un univers).
On dirait une buche : sous le buste, les jambes sont deux poteaux qui eux non plus ne bougent pas, n'avancent dans aucune direction : une pierre, un tas de chair posé là, heureux de son statut social.
vendredi 15 octobre 2010
Imaginons, tiens.
Son appartement. Un vrac étouffant. Les fenêtres fermées, et pas toujorus accessibles, étrange que devant, soient placés des chaises, des sacs de courses, des valises, objets qui devraient être ailleurs, mais se retrouvent là, et gênent l'accès, visuel, à l'extérieur.
La table est encombré de mille objets. Téléphone, papiers, lettres, théière, torchon, chemise cartonnée, fer à repasser, stylos, deux assiettes sales, trois tasses, un biberon, télécommande, CD.
Je suis loin. Je fais les courses. Au supermarché. J'y vais toujours tôt. A 8h30, non seulement il n'y a pas grand monde, mais elle dort encore. Tandis que j'arpente les rayons, je sais qu'elle dort. Son bébé pleure peut-être, il l'appelle, réveillé de puis un moment, mais elle ne répond pas.
Elle dort de cet étrange sommeil qu'elle a toujours eu ou voulu avoir. A midi, la mère ouvrait les rideaux, pour tenter de la réveiller, elle ne bougeait pas plus qu'une souche. A midi ou plus tard. Quand je passais chez elle, je jetais un coup d'oeil, curieuse, dans la chambre. Ado, jeune fille, jeune femme, quand elle avait décicé de dormir elle dormait, sans plus bouger qu'un tronc mort.
Une sensation étrange, un manque, je crois, de relachement musculaire, m'a toujours donné à penser qu'elle s'efforçait avant tout de ne pas bouger, de rester immobile. Quand elle dormait la nuit, elle avait un visage plus relaché, les lèvres entrouvertes parfois. Quand, à la suite de la mère, j'entrais, je lui voyais un visage paisible mais figé.
Impossible de croire qu'elle dormait : elle voulait dormir, elle voulait demeurer dans ce cocon de sommeil. Incroyable, elle l'a fait. Elle ne s'est pas éveillée à 20 ans, ni à 24 ans. Pas d'études, pas d'amis, pas d'envie pour la tirer hors du lit. Il semble qu'elle ait eu ensuite de longues périodes où des obligations professionnelles l'ont obligé à sortir, mais cela n'a pas tardé à lui peser, alors, harcèlement, inspecteur du travail, elle s'est fait licencier et a décider de devenir une mère. Avant de trouver le père, elle a mis un peu de temps. Juste après la naissance, elle dormait moins. Mais depuis 6 mois, elle dort à nouveau plus tard le matin, tandis que l'enfant pleurniche et chantonne dans son lit.
Je songe à cela quand je fais mes courses, vite, de retour de l'école, avant d'aller travailler.
Son appartement. Un vrac étouffant. Les fenêtres fermées, et pas toujorus accessibles, étrange que devant, soient placés des chaises, des sacs de courses, des valises, objets qui devraient être ailleurs, mais se retrouvent là, et gênent l'accès, visuel, à l'extérieur.
La table est encombré de mille objets. Téléphone, papiers, lettres, théière, torchon, chemise cartonnée, fer à repasser, stylos, deux assiettes sales, trois tasses, un biberon, télécommande, CD.
Je suis loin. Je fais les courses. Au supermarché. J'y vais toujours tôt. A 8h30, non seulement il n'y a pas grand monde, mais elle dort encore. Tandis que j'arpente les rayons, je sais qu'elle dort. Son bébé pleure peut-être, il l'appelle, réveillé de puis un moment, mais elle ne répond pas.
Elle dort de cet étrange sommeil qu'elle a toujours eu ou voulu avoir. A midi, la mère ouvrait les rideaux, pour tenter de la réveiller, elle ne bougeait pas plus qu'une souche. A midi ou plus tard. Quand je passais chez elle, je jetais un coup d'oeil, curieuse, dans la chambre. Ado, jeune fille, jeune femme, quand elle avait décicé de dormir elle dormait, sans plus bouger qu'un tronc mort.
Une sensation étrange, un manque, je crois, de relachement musculaire, m'a toujours donné à penser qu'elle s'efforçait avant tout de ne pas bouger, de rester immobile. Quand elle dormait la nuit, elle avait un visage plus relaché, les lèvres entrouvertes parfois. Quand, à la suite de la mère, j'entrais, je lui voyais un visage paisible mais figé.
Impossible de croire qu'elle dormait : elle voulait dormir, elle voulait demeurer dans ce cocon de sommeil. Incroyable, elle l'a fait. Elle ne s'est pas éveillée à 20 ans, ni à 24 ans. Pas d'études, pas d'amis, pas d'envie pour la tirer hors du lit. Il semble qu'elle ait eu ensuite de longues périodes où des obligations professionnelles l'ont obligé à sortir, mais cela n'a pas tardé à lui peser, alors, harcèlement, inspecteur du travail, elle s'est fait licencier et a décider de devenir une mère. Avant de trouver le père, elle a mis un peu de temps. Juste après la naissance, elle dormait moins. Mais depuis 6 mois, elle dort à nouveau plus tard le matin, tandis que l'enfant pleurniche et chantonne dans son lit.
Je songe à cela quand je fais mes courses, vite, de retour de l'école, avant d'aller travailler.
dimanche 10 octobre 2010
Comment me délivrer de cette obsession dévorante ? Il me semble avoir déja progressé, ce qui n'est pas mal. Mais il faut mieux faire.
Si je m'écoute, si je me regarde moi même, que vois, éternellement, avec colère ? Une petite fille fachée qui tape du pied et ronchonne. Même si mes plaintes sont légitimes, je suis prisonnière.
Comment puis-je être la petite fille en colère et l'adulte qui la regarde ? Comment m'arracher, car il s'agit de s'arracher, avec violence, avec douleur, de cette sphère d'amertume qui, pour légitime ou naturelle qu'elle soit, dévore, acide pervers, mon être ?
Si je m'écoute, si je me regarde moi même, que vois, éternellement, avec colère ? Une petite fille fachée qui tape du pied et ronchonne. Même si mes plaintes sont légitimes, je suis prisonnière.
Comment puis-je être la petite fille en colère et l'adulte qui la regarde ? Comment m'arracher, car il s'agit de s'arracher, avec violence, avec douleur, de cette sphère d'amertume qui, pour légitime ou naturelle qu'elle soit, dévore, acide pervers, mon être ?
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