Malgré moi, j'ai recommencé à penser à eux, à ces gens qui m'empoisonnent, et pourtant j'avais réussi à les évacuer.
Voilà ce qu'il en est : ils vivent dans une petite grotte, sombre et enfumée. Dans cette grotte, ils ont leurs petites diées, leurs visons des choses : exactement comme l'autre famille, celle de mon mari. Sauf que ce n'est pas la même grotte.
Peut-être chacun d'entre nous vit-il ainsi, dans son monde.
En tout cas, dans leur monde, je suis perçue d'une certaine façon. Très limitée : curieusement, cette façon dont il me perçoive n'est pas moi. j'ai tentée d'être perçue autrement, ça m'a pris de l'énergie pour rien. ça me libère de réaliser que je dois les envoyer promener intérieurement et faire ma vie sans penser à eux. En fait, je le sais depuis longtemps, mais j'ai du mal à l'appliquer dans la réalité.
Il y a longtemps, Jili m'a écrit que j'étais perturbée par ses révélations sur notre enfance. Nous avions peu parlé, je n'étais pas perturbée, car elle partait du principe que je voyais toute notre famille en positif et que ses révélations m'avaient fait "tomber de haut", selon les termes qu'elle avait employé. Or, son raisonnement, logique, était faux, en raison de son aveuglement devant les faits : elle n'a pas vu que depuis longtemps j'étais mal dans la famille et que je m'en tenais éloignée ; mal pour les mêmes raisons qu'elle. Donc, ses révélations ne valaient que pour elle : ça faisait longtemps que j'avais compris que nos parents avaient des personnalités perturbées, que notre père était mou, notre mère très autoritaire, étouffante, pour elle comme pour moi. Mais comme je n'avais poas fait de gros clash, et que je m'étais éloignée sans faire d'histoires, elle pensait que tout allait bien pour moi. Quand je lui ai expliqué que non, que j'avais déjà compris, elle n'a pas voulu admettre que tout ceci était vieux pour moi, et qu'elle me ressortait, comme neuves, de vieilles histoires : au moment où je lui parlais, elle en a déduit quelque chose comme "ah toi aussi tu es perturbée par tout ça" alors que je lui disais : "j'ai compris ça il y a longtemps et j'ai pris mes distances car c'était pénible". On trouve là sa façon (qui me fait peur) de distordre la réalité. Là où je lui dis que c'est pénible, cette situation familiale et que je m'éloigne, elle déduit que je suis perturbée, comme elle, et que, comme elle, je suis bipolaire. Or, son trouble bipolaire est un vrai handicap pour elle : impossible d'avoir des amis, de garder un boulot, de se socialiser, disons, d'une façon globale. En plus, elle souffre. Moi, sans être la plus sereine des créatures, j'ai fait des études, j'ai travaillé, je travaille encore, j'ai toujours des amis, je conserve des relations avec, etc. Certes, je manque de confiance en moi et comme ce blog le montre, je suis obsédée par elle et par le mal qu'elle fait, mais cela, disons, n'handicape pas ma vie. Je crois que tout le secret est là : si on a des problèmes tels qu'ils vous rendent la vie impossible et que vous soufffrez tout le temps (c'est le cas de Jili qui est tout le temps mal dans sa peau), là, il y a un problèmùe gravce, important. Si on a des problèmes mais que cahin caha on surmonte, et que la vie n'est pas une souffrance, ça va.
Revenons à l'histoire de la "distorsion", car c'est ça mon souci. Donc cette fois là, elle a exagéré l'étendue de mon "mal être", tout en partant d'une base réelle : à savoir que j'étais quand même bel et bien malheureuse du fait de notre situation de famille, de nos rapports.
Sa distorsion part toujours d'une base réelle ; et s'en éloigne.
Donc il y a cet effet "grotte", personnes qui vivent dans leur petit monde et ne voit que les choses dans leur petite fenêtre ; en plus, ma soeur présente, à l'occasion, certains évènements ou faits à sa sauce, et du coup, il s'agit à la fois de faits défromés et vu d'une toute petite fenêtre.
Ce qui me fait peur : être prise dans cette vision. Etre vue de façon déformée.
Seulement, ce que je vois clairement : en cédant à cette peur, je fais plusieurs choses mauvaises :
- d'abord, je donne de l'importance à ces mensonges, à ces déformations. Au delà, j'en donne à Jili elle même, comme les autres membres de la famille. Bref, je suis aussi dans cette petite grotte : car les "collines" des mensonges de Jili me semblent, à moi, des montagnes, ce qu'elles ne sont pas.
- ensuite, je me referme sur ce petit monde. Je m'emprisonne moi-même. Je sais qu'il y a autre chose, mais je n'en sors pas. En romançant : une famille névrosée vit dans une grande maison : la personne la mieux de la famille est avec eux, les voit tels qu'ils sont, le déplore, les critique..... MAIS RESTE LA PLUTÔT QUE DE SORTIR dans le vaste monde. C'est le fond de la remarque de mon amie Cécile : tu te soucies anormalement de ce qu'ils disent.
- du coup, je perds du temps et de l'énergie, que je pourrais consacrer à autre chose.
- je me salis moi-même, je veux dire, je me contamine : je me plie en quatre... elle a dit ça mais en fait elle déforme c'est pas tout à fait ça... je parle, parle, parle, alors qu'il faut soupirer et laisser dire.
D'où provient la menace? Si Jili disait des choses graves sur mes enfants : là, ce serait grave, mais on n'en est pas là. En plus, nous sommes loin, et elle est sous le contrôle des services sociaux, j'ose espérer que sa parole serait sujette à caution. De toute façon, je ne pense pas qu'elle ait cela en tête du tout.
Si elle dit des trucs sur moi à la famille... que va-t-elle dire? Nous nous voyons peu, donc ce sera soit du vieux (et je dirais que c'est faux et vieux), soit de l'actuel (et ça ne peut être lourd de conséquence). ça peut juste être blessant.
La raison pour laquelle je ne supporte pas ça venant d'elle, c'est qu'elle a toujours fait ça, avec nos parents. Toujours raconté en déformant. ça me metttait toujours en mauvaise situation. je devais me défendre de pensées que je n'avais pas, mais qu'elle affirmait que j'avais. Seulement, c'était dans l'enfance : à cette époque de la vie les parents sont tout. Maintenant, par ex dans mon dernier boulot, et j'y ai souvent pensé, d'ailleurs, un boulot lointain, dont elle ne savait rien, j'avais le plaisir et la légèreté d'esprit d'être jugée sur moi, et d'être dans un univers "non perverti" par ses mensonges. C'était léger. Mais il en sera toujours ainsi : car nous vivons loin, et car, en fait, en dehors de la famille, ses paroles semblent du délire... Il n'y a que les gens de notre famille qui prêtent attention à ses paroles. En dehors, elle n'est rien. je dois donc me tenir affectivement et psychologiquement en dehors. Or, mes plaintes et jérémiades me mettent à son niveau, dans la famille. On revient à ce que j'ai dit avant : en me plaisant, je rentre dans la grotte.
Bon. A relire.
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