jeudi 7 mai 2009

Clair

Pour dire les choses clairement, je ne pense pas que Jili puisse réellement assumer son enfant. Je ne crois pas qu'elle puisse exécuter toutes les petites choses comme : préparer des biberons, le changer, l'habiller, le baigner, faire des lessives, le faire dormir régulièrement.

Cela semble difficile à croire, peut-être un peu moins à ma parente qui l'a vu durant quelques jours. On se dit que les mères savent prendre sur elles. Mais justement. Jili n'a jamais pris sur elle quoique ce soit. Elle ne s'est jamais pressé, ou donné de mal, pour elle. Elle a toujours attendu et fait en sorte que d'autres gèrent ses difficultés. Elle ne cuisine pas, et mange des chips. le ménage, elle ne le fait pas, tout simplement. La lessive, je ne sais pas.

Depuis la naissance, c'est son ami qui faisait, sinon tout, du moins beaucoup. Or il travaille maintenant et une personne m'a dit qu'elle avait du mal à s'en sortir avec l'enfant.

A partir de là, il y a deux solutions : ou bien, tant bien que mal, elle va s'y faire, même difficilement. Ou bien, comme elle l'a toujours fait, elle va renoncer, dire qu'elle ne peut tout gérer. Sauf que je ne sais à qui elle le dira : elle est déjà en délicatesse avec certains services sociaux, le dira-t-elle aux autres? Exigera-t-elle de son ami qu'il cesse de travailler pour l'aider? ils n'auraient alors plus de revenus. Ce que je voudrais voir, c'est comment elle présentera son incapacité à tout gérer. Elle a déjà, depuis la naissance, parlé de troubles neurologiques de la gestion du temps, des distance et des quantités, elle va voir des médecins, mais ils ne semblent pas d'accord sur la dénomination de son trouble. Mais si elle pousse dans cette voie, elle pourra êut-être être classée handicapée. Le problème, c'est que les démarches exigent du temps et la ténacité qui justement lui manque.

Mon avis : elle est handicapée, mais par son immense et, en quelque sorte, coutumière manque de confiance en elle et refus d'assumer. c'est un vrai handicap, puisquelle ne peut le dépasser. Il aurait fallu qu'avant, dans sa vie, elle surmonte des difficultés pour prendre confiance en elle. Mais elle a pris l'habitude d'esquiver, de fuir, de se considérer comme incapable. C'est plus commode mais en même temps c'est l'expression d'une angoisse, d'un mal-être et d'un irrépréssible sentiment d'infériorité.

Je m'attends donc, avec fatalisme, à une "capitulation " de sa part. Attitude habituelle chez elle. En même temps, je me rends compte qu'il est impossible qu'elle ne capitule pas : elle l'a toujours fait, et c'est comme un réflexe chez elle. Je sais qu'elle se jugera encore plus "nulle" qu'elle ne se juge déjà quand elle aura capitulé. Cela me peine.

Mais ce qui m'agace, c'est l'incompréhension des autres membres de la famille devant ça. Si je le leur dis, comme je l'ai dit là, ils ne m'écoutent pas et me jugent mal. Quand les évènements se produirent, ils diront quelque chose comme : "tout de même, elle pourrait faire un effort !". Ils ne comprendront pas ce qui se passera. En même temps, si jamais il y a une tentative des services sociaux contre Jili, ils seront contre les Services Sociaux, alors que quand Jili capitule, c'est total et il faudra bien quelqu'un pour s'occuper de l'enfant.

En fait il y a une troisième solution : si l'ami paie à Jili une femme de ménage ; cela la soulagera et elle pourra dormir. Elle sera débordée, mais avec des pauses.

Voilà j'ai tout dit. Ce que je veux juste savoir, c'est si mon hypothèse est fondée ou non. Il y a trois possibilités, seules deux me semblent réalistes (le 2 et la 3) :
1. assumer, seule, pendant que le père travaille, le bébé et tout ce qui va avec.
2. jeter l'éponge et appeler la famille ou l'état au secours
3. engager, si leurs moyens le permettent, une femme de ménage, plusieurs heures par jour, pour qu'elle tienne.


La 3 serait : reculer pour mieux sauter ; mais cela peut aussi lui permettre de tenir jusqu'à l'entrée en maternelle.

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